À la découverte du livre de cette semaine !!!
Catégorie : Course à pied/développement personnel
Bonjour à toutes et tous !
Aujourd’hui, je vous propose un billet sur un livre que j’ai vraiment apprécié, et qui m’a particulièrement touchée.
Croyez moi il est à découvrir absolument !
Le récit de cette auteure m’a incitée à vouloir aller plus loin aujourd’hui dans ma pratique sportive mais pas seulement.
Ce livre est celui de Nathalie BISSON (co-écrit avec Mylène MOISAN) :
Le Pace du bonheur, courir et vivre pour soi aux éditions de Guy Saint-Jean.
Son récit de 215 pages est paru le 9 avril 2019.

Comment j’ai découvert Nathalie BISSON
Sur un podcast québécois Tout trail (épisode 21) animé par Marie-Eve PELLAND et Marc-André PAILLE.
Quelques mots avant tout sur Nathalie BISSON, marathonienne québécoise
Auteure, conférencière, fondatrice du Pace du bonheur, ambassadrice de la Clinique du coureur, et d’une marque de vêtements sportifs.
Retrouvez-la sur facebook.com/nathaliemvbisson/ et sur Pacedubonheur.com
Quelques mots sur sa co-auteure Mylène MOISAN
Auteure québécoise, journaliste, chroniqueuse, elle est déjà l’auteure de plusieurs livres.
Quelques mots rapides sur ce qu’est officiellement (et dans la pratique du trail) le pace et les pacers.
On les désigne comme les meneurs d’allure, les lièvres.
Ils le font pour un ou plusieurs coureurs.
Un pace est un rythme, une cadence, une allure.
Connaître son « pace » » permet lors d’une course, de mieux gérer son effort, physiquement, et énergétiquement.
La gestion tient également compte de tous les facteurs environnementaux lors de la course (chaleur, froid…).
Résumé de son livre
1995, une ostéite[1], liée à sa consommation excessive de tabac depuis une vingtaine d’années fait vivre à Nathalie BISSON « une année épouvantable » ; elle s’en remet, mais reprend la cigarette quelques temps jusqu’à réussir à en venir à bout après plusieurs essais infructueux.
2002, son médecin lui annonce une terrible nouvelle : elle est atteinte d’une polyarthrite rhumatoïde sévère ; maladie non mortelle mais incurable, dégénérative et avec la perspective (selon son médecin) de « devenir une plante verte ».
Elle est alors mère d’une famille recomposée de quatre enfants avec son compagnon « Chiri », elle a un travail qui la passionne au service accouchement de l’hôpital, et elle a tout juste 36 ans…
Après le choc du diagnostic (même si elle avait déjà ressenti certains symptômes), elle va évoquer dans la suite de son récit, son corps qui la lâche, le doute qui l’assaille sur la suite de sa vie.
Puis Nathalie nous emmène avec elle sur le récit des neuf ans qui vont suivre ; dans ses aventures (et mésaventures) cocasses et émouvantes de la selle de son vélo stationnaire à sa décision de courir son marathon.
Elle veut emmener ce corps qui a mal à cet objectif de courir ces 42 km !
De plus, sa quasi-absence de pratique sportive ne semble pas l’empêcher de vouloir s’y mettre et on découvre comment elle s’y met !
De 30 mn sur son vélo stationnaire, elle se fixe ensuite de courir un marathon (42.195 km).
Objectif déraisonnable ? Son corps peut-il le supporter ?
Raisons pour lesquelles j’ai aimé ce livre et que je vous invite à courir rapidement pour l’ajouter à votre bibliothèque sportive ou pas
Dans ce récit nous ne sommes pas dans l’ultra trail, mais plutôt dans le marathon et le trail.
Les qualités du récit
- Sa nature dans un récit intimiste
Un récit qui nous dévoile une Nathalie enfant, adolescente dans son rapport au sport, puis jeune étudiante et ses débuts dans la vie professionnelle.
Un récit drôle (lié à sa personnalité), qui mêle humour et autodérision.
Des anecdotes entre rires et larmes parsèment son récit.
On a peur pour elle, on doute avec elle, et on se demande comment on va la « ramasser », on se demande si elle va tenir.
Nous entrons et sortons avec elle à chacune de ses péripéties (épisode du vélo stationnaire…) et voyageons en même temps dans les lieux où elle se rend ainsi que vers les objectifs qu’elle s’est fixée.
Enfin, elle ne nous accueille pas seulement dans son récit, mais dans sa vie, dans son intimité familiale, dans son intimité de pensée et dans les « bobos » de sa chair.
- Qualité de l’écriture
Un « Je » magnétique qui permet au lecteur de faire corps et esprit avec Nathalie BISSSON et ceci, grâce à l’omni présence de ses monologues intérieurs et des conversations qu’elle a avec les personnes autour d’elle.
Un récit à la fois d’une grande humanité et humilité mais également d’une simplicité et d’un naturel confondants.
Une écriture rythmée par la cadence d’un style fluide et coloré : Nathalie Bisson est un arc-en-ciel permanent
- La structure du récit
Une préface et une postface en harmonie, au même « Pace » que le récit de Nathalie BISSON.
La préface de Mylène MOISAN nous met directement les « chaussures de course » dedans, et nous met l’eau à la bouche.
On sait déjà nous lecteurs, que l’on va courir derrière une Nathalie toujours en mouvement, avec l’envie de découvrir ce qu’elle va faire de tout ça.
La postface de Patrick CHARLESBOIS, (conférencier et coureur lui aussi) quant à elle, vient refermer le récit de Nathalie avec quelques mots sur sa vision de la course, de ce qu’elle lui apporte, et notamment de ce que Nathalie BISSON lui a inspiré.
- Des chapitres conçus comme 23 postes de ravitaillement de course à pied.
Chaque chapitre nous nourrit de l’une de ses maximes ou bien de proverbes puisés çà et là.
- Fraîcheur du récit et détermination du propos
Si c’est une femme déjà avancée dans la vie qui écrit, elle n’en témoigne pas moins d’une juvénilité permanente dans son regard sur ce qui l’entoure ; ainsi ses regards revêtent parfois pour elle un caractère presque magique (voir l’épisode de La forêt enchantée) et des rencontres insolites, avec la Nature pour cadre.
De plus, la ponctuation expressive de son texte qui alterne joyeusement exclamation et interrogation, vient renforcer cet aspect de son écriture (et de ce qu’elle est).
Cependant, cette fraîcheur ne vient jamais entraver l’essentiel de son message.
- Le rapport qu’elle décide de vouloir entretenir avec sa maladie : une course à pied vers la résilience
Comme sur un Grand 8 (mais en beaucoup plus inquiétant), Nathalie nous dévoile au fur et à mesure les phases qu’elle a traversées avec la maladie, et de quelles façons elle s’y est prise pour à vivre avec cette polyarthrite rhumatoïde et quelle est la place qu’elle a dû lui faire dans sa vie.
Elle n’est pas dans le déni de ses douleurs, mais veut décider comment elle veut les gérer.
Si elle ne nous dissimule rien de ses variations d’humeur liés à la maladie, elle se montre comme un « Terminator » une personne qui ne lâche rien et qui s’impose une discipline pour la course là où la maladie veut lui en imposer une autre.
Elle a une maladie mais elle n’est pas la maladie !
- Le coach de Sa vie
S’il est important pour elle d’avoir des objectifs, ses objectifs, elle ne choisit pas de vouloir tendre vers la performance à tout prix.
Elle avance vers les siens, pas à pas, avec la volonté d’être fière de ses réussites quand elles surviennent, et de gérer les insuccès qui ne sont pas des échecs.
- Les autres (très proches ou un peu moins)
Nathalie exprime tout au long de son livre sa reconnaissance à leur égard et l’importance qu’ils ont tenue et tiennent dans le sentier dans lequel elle s’est engagée.
Des mots pour son médecin, ses ami(e)s, sa famille entière et même une place particulière pour chacun de ses membres.
- Une coureuse généreuse
Elle court pour elle, mais aussi pour les autres (courses solidaires).
- Inspirante et positive
Si face à ce récit tous n’auront pas l’envie de se mettre à la course à pied, Nathalie BISSON, nous donne cependant l’envie très forte d’avancer dans notre vie, et de nous prendre par la main avec toujours de l’affection pour nous-même.
Nathalie est à hauteur humaine dans sa façon de nous raconter son expérience de vie.
Elle se présente en effet comme une personne comme les autres ; une maman classique (même si l’un de ses fils se plaît à l’appeler « Forest Mum »), la compagne de son « Chum », une grand-mère avec des petits-enfants, et une amie qui a des ami(e)s.
Ce que nous apprenons sur la course lors d’un marathon
- « On peut marcher pendant une course, même officielle. « Oui» comme elle le dit. « On peut y aller à son rythme, vraiment ».
Sa course à Elle : marcher et courir vers son bonheur
- Le pace du bonheur : on peut être son propre pacer
Elle choisit d’alterner marche et course suivant le tempo de son cœur, de corps et de son esprit.
Et pour cela, elle devient son propre coach et cherche comment trouver sa propre cadence, écouter ses envies et ses besoins, se motiver et se conseiller, se récompenser et être fière de soi.
Ainsi, elle aborde le Temps, avec une certaine idée de la « Lenteur », un Temps que l’on suspend soi-même mais qui n’exclut pas de s’entraîner aussi fort que l’on peut.
Courir/marcher, s’entrainer parce que ça lui fait du bien ; et Nathalie court dès qu’elle le peut, sur les routes, dans les rues, dans les sentiers et quelle que soit la météo.
Avec le temps, elle en est venue à écouter son corps, à marcher au besoin.
Ce n’est pas « Moi versus Moi, mais un Moi avec Moi ».
Une course où il y a de la place pour tout le monde et avant tout un espace pour soi.
La nécessité d’avoir une certaine discipline même si l’on ne peut pas faire comme tous les autres ; une discipline que l’on paramètre pour soi et pour cela, la course à pied lui a donné du courage de continuer à avancer.
Conclusion
Nathalie nous montre ainsi comment elle décidé de marcher vers le bonheur en dépit de la maladie qui ne la quittera jamais.
Un récit sur la résilience et qui peut faire écho à chacun de nous.
Nous avons tous en effet quelque chose de lourd à affronter ; même si ce n’est pas forcément la maladie comme Nathalie, cela peut-être quelque chose dans notre passé, ou présent ou même dans un futur proche annoncé, quelque chose qui nous demandera de trouver les ressources nécessaires pour nous aussi continuer à avancer.
Rassurante, encourageante, elle nous invite ainsi à emprunter le chemin vers la persévérance.
Un encouragement à avoir davantage confiance en nous-même ou de la retrouver où il est essentiel de se livrer à une écoute de soi et une réconciliation avec un corps ou un esprit souffrant afin de trottiner comme Nathalie, avec bonheur dans la vie.
Et pour nous y aider, nous pouvons voir à travers son récit,une aide, un accompagnante, un véritable pacer pour nous lecteurs.
Elle se donne l’espoir comme thérapie, la persévérance comme moteur, la course comme énergie et, une mobilité vers toujours plus de vie et de bonheur.
Elle nous dépeint ce sentier qu’elle a pris (et qui est souvent tortueux et avec beaucoup de racines), afin de devenir la personne qu’elle est aujourd’hui, tout en nous laissant trouver quel sera notre « Pace » personnel à adopter.
Une définition donc personnelle de l’Art du bonheur, ou comment aller à l’essentiel avec soi-même et ce(ceux) qui vous entoure(nt).
Un livre qui peut peut-être nous changer, un défi à hauteur humaine, à portée de nos chaussures de course, grâce au souffle puissant de vie qui se dégage du livre de Nathalie.
Elle nous prouve ainsi à travers son Pace du bonheur, les bienfaits de la course à pied, et que maladie et bonheur peuvent se conjuguer dans un équilibre réussi.
Le bonheur se situe autour de nous, accessible grâce à ses points de ravitaillement qui eux sont disponibles partout, si l’on sait comment se mettre en route pour les trouver.
Le « Pace du bonheur » est une « ode à la vie » comme elle le dit.
Merci beaucoup à Nathalie BISSSON de ce partage généraux et inspirant.
Quelques citations/Mantras retenus de son livre
« Un pas à la fois, droit devant, jusqu’au bout ».
« Quand je cours, j’ai mal, mais je ne souffre pas, je choisis de ne pas souffrir »
« …j’ai compris que je pouvais faire les choses différemment. Que, surtout, je devais m’affranchir de la performance ».
« Elle était tellement belle ma vie, malgré la maladie ».
« Les chiffres, ça ne veut rien dire…J’ai 53 ans, mon corps en a 80 et mon cœur, 12 ».
« J’ai arrêté de courir contre, je cours pour ».
A bientôt, pour découvrir ensemble, le récit d’un autre coureur à pied, d’une autre personnalité ainsi que d’autres aventures de courses à pied dans les sentiers !
Trailment vôtre,
[1] Infection de l’os